Dans L’Evangile du billet vert, Larry Beinhart s’attaque aux fous de Dieu dans un thriller fast and furious mais aussi très décapant. L’auteur du Bibliothécaire revient avec un super thriller parfois hilarant, parfois terrifiant, mais qui pose toujours de bonnes questions. Rencontre tout schuss avec un écrivain engagé.
Quel fut le point de départ de L’Evangile du billet vert ?
Une idée toute bête : « qu’est-ce qui pousse les gens à croire en Dieu au point de pouvoir tuer ? ». C’est une question que je me pose depuis des années et je voulais tenter d’y répondre dans un roman. Il n’était pas question de faire un traité métaphysique, mais ceci dit, le thème de la religion permet d’aborder toutes les grandes questions existentielles. L’Evangile est en surface un pur roman noir avec une enquête, des meurtres et un flic, mais c’est la partie immergé d’un iceberg qui pose des questions plus profondes…
Comme quoi ?
Et bien à quoi tient notre besoin de religion ? par exemple. Ou encore pourquoi est-ce que l’on croit ? Regardez un peu autour de vous, vous vous apercevrez que plus le niveau de vie augmente, moins les gens ont besoin de religion. En clair, avec un minimum de confort, avec un peu d’argent ou une bonne assurance maladie, les gens n’éprouvent pas forcément la nécessité d’avoir des béquilles spirituelles…
Vous nous refaites le coup de la religion opium du peuple…
Littéralement, c’est ça. Les gens les plus fragiles cherchent des perspectives, essaient de donner un sens à ce qui n’en a pas… et la religion joue souvent ce rôle.
L’idée la plus intéressante du roman, c’est que votre enquêteur croit.
J’ai commencé ce roman avant Le Bibliothécaire. Mais je n’arrivais pas à avancer… ça coinçait quelque part. Jusqu’à ce que je comprenne qu’il fallait que mon héros soit effectivement un croyant. Dans mes versions précédentes, il était athée et du coup, il n’évoluait pas… En en faisant un catholique, le roman prenait un autre sens et devenait d’une certaine manière, une vraie révélation
Un thriller anti-bush, un polar sur la religion, pourquoi une telle diversité des sous-genres explorés ?
J’ai horreur de me répéter. Et puis ça m’amuse et j’écris surtout pour m’amuser, même s’il s’agit aussi de dénoncer les travers de la société qui nous entoure.
Des idoles d’écriture ?
J’adore le New Journalism : Jimmy Breslin notamment. Et Tom Wolfe. Vous avez lu L’Etoffe des héros ? Quel monument.
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